Comment retrouver son énergie après un burnout ? Comment la stabiliser ? Pourquoi un simple « repos » ne suffit pas ? Je vous donne 5 aspects métaboliques à prendre en compte lors de votre convalescence.
Texte de l’épisode
Le burnout est une problématique multifactorielle.
La prise en charge la plus fréquemment proposée est un arrêt de travail, avec une mise au repos qui peut aller d’un mois à une année. Dans le meilleur des cas, ce repos est accompagné par un suivi en psychothérapie ou en psychiatrie. La question de la convalescence repose donc beaucoup sur une meilleure gestion des émotions et du risque psycho-émotionnel.
Pourtant, une énorme partie de la problématique est encore passée sous silence : le rééquilibrage physique et métabolique.
Le burnout, c’est l’effondrement d’un être qui est allé au bout de ses ressources. Le corps dit « non » alors que l’esprit continue d’y croire et continue à imposer sa dynamique. Il est donc essentiel de travailler cette part émotionnelle pour repenser son rapport au monde. Mais pendant que ce travail s’effectue : Qui s’occupe du corps qui s’est effondré ? Qui s’occupe du métabolisme qui s’est arrêté ?
Le travail de l’esprit ne suffit pas pour se sortir du burnout
Souvent, les aspects plus corporels sont oubliés dans la prise en charge. On fait la part belle à la gestion émotionnelle parce qu’il y a une hypersensibilité qui explose. Des angoisses surgissent, des colères, des pleurs, de la culpabilité … Il paraît donc naturel d’aller vers des disciplines qui apaisent un débordement émotionnel plutôt polluant ;
On va chez un psy pour apaiser son cœur, vider son trop plein et découvrir de nouvelles manières d’aborder le monde. Mais la récupération se fait lente, instable et la reprise du travail n’est pas si sereine que prévu. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’une fois de plus, l’esprit demande au corps quelque chose qu’il n’est pas en capacité de réaliser.
Le burnout impacte la totalité la totalité de notre être
En tant qu’être vivant, notre esprit, notre corps et tout ce qu’il y a entre les deux représentent une seule et même entité. Chaque niveau possède son propre fonctionnement, sa propre énergie et sa propre gestion ; mais tous sont interdépendants.
Lors d’un burnout, tous ces niveaux sont impactés, et pour envisager une récupération complète, il faut partir à la découverte de ces différents aspects.
Imaginez : Vous êtes en voiture, et vous avez un accident : vous percutez un mur. Vous vous en sortez bien, ouf ! Mais vous perdez votre permis. Il vous faut donc réapprendre à conduire, repenser votre manière d’aborder un virage, de gérer votre vitesse … soit. Une fois que vos cours de conduite sont terminés et que vous avez redéfini une nouvelle destination, vous retournez à votre voiture. Est-ce qu’il vous viendrait à l’idée de monter dans votre bolide sans l’avoir envoyée chez le garagiste ? Non. Avant de repartir, vous la faites réparer, vous vérifiez son électronique, ses connectiques, le niveau d’huile, et enfin, vous faites le plein. Et bien pour votre corps, c’est pareil.
Lorsque l’on réalise un burnout, l’équilibre global de l’organisme est perturbé : l’équilibre des neurotransmetteurs est brisé, certains acides aminés ou certaines vitamines sont en carence, une inflammation métabolique est toujours présente, la digestion est perturbée, les muscles du dos sont sensibles, le sommeil toujours fragile …
Avant de repartir sur le chemin d’une vie parfaite, il faut réviser tout cela.
5 niveaux de ressources essentiels à accompagner lors d’un burnout
Afin de retrouver une énergie stable et durable, plusieurs niveaux de ressources doivent être considérés. Et chaque niveau possède son énergie, ses équilibres et son fonctionnement.
Lorsque l’on souhaite avoir plus d’outil pour mieux gérer son énergie, il faut les identifier et les accompagner tous. Il faut donc apporter des solutions et des réparations à tous les niveaux de l’être. Voici 5 niveaux de ressources que j’ai identifiés et qui sont d’importance dans le cadre du burnout.
La ressource physique
Ce niveau touche à la structure. Il se situe dans la matière, au niveau des muscles, du squelette, des organes … Il est impacté par l’intensité du mouvement. Une bonne activité physique permet de contrôler le stress, de dissiper les tensions et la pression perçue. Elle permet de réguler la production de cortisol (hormone du stress), ainsi que la production d’endorphines (hormones du bonheur et de l’apaisement de la douleur). Mais si elle est trop intense, ou si elle est pratiquée dans une dynamique compétitive, elle ne fait qu’entretenir le stress.
On peut donc se questionner sur notre pratique sportive : Est-ce que mon activité physique est adaptée ? Est-ce qu’elle me défoule ? Me décharge ? Est-ce que cette activité est toujours adaptée ? Si non, d’autres activités sont plus douces : marche, natation, escalade, yoga, pilate, arts martiaux traditionnels… Ces activités permettent une récupération physique.
Le sommeil est également un aspect important pour la gestion de cette énergie physique. S’il n’est pas respecté, récupération physique et émotionnelle qui ne se fait pas.
La ressource métabolique
Ce niveau concerne les balances hormonales, la nutrition et tout ce qui touche au fonctionnement chimique du corps. Si cet équilibre est fragilisé à cause d’un stress mal géré, tout le métabolisme est impacté : les hormones du sommeil (mélatonine), les hormones de la faim (leptine et grehline), des perturbations digestives, la perturbation de l’activité thyroïdienne et donc des hormones sexuelles …
Le burn consomme aussi une grande quantité de vitamines et minéraux. Pour évacuer les hormones du stress, pour soutenir un fonctionnement physique intense, pour réparer les tissus lésés… Ces ressources métaboliques sont donc de moins en moins disponibles pour le quotidien et ce que l’on souhaite faire dans la journée.
La ressource temporelle
Le temps en soi n’est pas un niveau d’existence, mais c’est une dimension d’être. La vie est un mouvement qui ne s’arrête jamais. Même au repos, le cœur continue de battre, les poumons de respirer, le sang de circuler…
Changer son rapport au temps permet d’éviter de perdre son énergie dans des choses que l’on ne maitrise pas, qui nous échappent, et qui nous submergent. C’est une question que l’on peut se poser : quel est mon rapport au temps ? à quelle vitesse j’avance ? quelle est ma pulsion de mouvement ? Comment je vis ce temps ?
Le temps dont on dispose détermine notre pulsion du mouvement.
La manière dont on l’utilise défini la vitesse à laquelle on vit.
La ressource sensorielle
Notre gestion des sens (l’ouïe, l’odorat, le toucher, les goûts, les odeurs…) peut être à l’origine d’un profond apaisement ou d’une grande fatigue.
En réalité, nous percevons tous les sons qui nous entourent : une voiture qui passe, un oiseau qui chante, un voisin qui parle, chaise qui racle… Les sons de notre propre corps sont également perçus : notre cœur, notre propre respiration… Mais tous ces sons ne sont pas traités. Le cerveau décide qu’est-ce qui est important et qu’est-ce qui ne l’est pas. Il applique des filtres sensoriels pour ne retenir que l’essentiel.
Lorsque l‘on est en situation de stress, une hypersensibilité temporelle se déclenche. Les filtres sensoriels s’abaissent pour permettre au cerveau d’avoir plus d’informations par rapport au « danger ». Il peut ainsi définir la stratégie de réponse la plus adaptée. Si le stress devient chronique, cette sensibilité peut s’installer et devenir ingérable. Le cerveau n’arrive plus à trier les informations : un épuisement profond surgit, souvent accompagné de maux de tête, et de difficultés à gérer l’émotionnel.
Pour se préserver de cette fuite d’énergie, on peut se poser la question suivante : Où est-ce que j’en suis face à la saturation de mes sens ? Qu’est-ce qui me fatigue ? Une voiture qui passe ? Des mouvements trop rapides ? Un niveau sonore trop fort (collègue qui souffle sur son bureau) ?
Nous pouvons alors laisser la possibilité à ses sens de se reposer dans des environnements doux, neutres permettant la mise au repos du système de traitement d’information.
La ressource émotionnelle
La préservation de l’énergie émotionnelle est au cœur de l’accompagnement du burnout classique. Les disciplines comme la psychologie, la psychiatrie, la sophrologie, l’hypnose et le développement personnel possèdent d’excellents outils d’accompagnement.
Elles permettent de travailler son positionnement par rapport aux autres, et par rapport à soi-même.
Elles permettent également d’aborder des problématiques très fréquentes dans le cadre du burnout : Comment faire pour apprendre à dire « non » ? Comment poser des limites ? Comment mieux gérer ses peurs ? Comment mieux gérer la culpabilité que j’éprouve de ne pas (ou plus) être capable ? De finir dans cet état ?
Enfin, il ne faut pas oublier que les chocs émotionnels sont soit à l’origine du déséquilibre initial (amorce du mouvement du burnout), soit les déclencheurs de la décompensation (goutte d’eau qui fait déborder le vase). Ces chocs peuvent être de toute sortes : agressions, décès, perte d’un travail, divorce, séparation …
Il est important de ne pas négliger ses émotions négatives, même si elles paraissent puériles. Elles sont toujours l’expression d’une blessure qui n’est pas encore apaisée.
D’une meilleure gestion émotionnelle découle également une meilleure définition des projets de vie.
N’ayez pas peur d’aller découvrir qui vous êtes, ce qui vous touche et ce qui fait sens pour vous.
Ambre V.
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