Comment retrouver son énergie aprÚs un burnout ? Comment la stabiliser ? Pourquoi un simple « repos » ne suffit pas ? Je vous donne 5 aspects métaboliques à prendre en compte lors de votre convalescence.

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Podcast : le corps, grand oublié du burnout
#1

Texte de l’Ă©pisode

Le burnout est une problématique multifactorielle.

La prise en charge la plus frĂ©quemment proposĂ©e est un arrĂȘt de travail, avec une mise au repos qui peut aller d’un mois Ă  une annĂ©e. Dans le meilleur des cas, ce repos est accompagnĂ© par un suivi en psychothĂ©rapie ou en psychiatrie. La question de la convalescence repose donc beaucoup sur une meilleure gestion des Ă©motions et du risque psycho-Ă©motionnel.

Pourtant, une Ă©norme partie de la problĂ©matique est encore passĂ©e sous silence : le rĂ©Ă©quilibrage physique et mĂ©tabolique.

Le burnout, c’est l’effondrement d’un ĂȘtre qui est allĂ© au bout de ses ressources. Le corps dit « non Â» alors que l’esprit continue d’y croire et continue Ă  imposer sa dynamique. Il est donc essentiel de travailler cette part Ă©motionnelle pour repenser son rapport au monde. Mais pendant que ce travail s’effectue : Qui s’occupe du corps qui s’est effondrĂ© ? Qui s’occupe du mĂ©tabolisme qui s’est arrĂȘtĂ© ?

Le travail de l’esprit ne suffit pas pour se sortir du burnout

Souvent, les aspects plus corporels sont oubliĂ©s dans la prise en charge. On fait la part belle Ă  la gestion Ă©motionnelle parce qu’il y a une hypersensibilitĂ© qui explose. Des angoisses surgissent, des colĂšres, des pleurs, de la culpabilitĂ© 
 Il paraĂźt donc naturel d’aller vers des disciplines qui apaisent un dĂ©bordement Ă©motionnel plutĂŽt polluant ;

On va chez un psy pour apaiser son cƓur, vider son trop plein et dĂ©couvrir de nouvelles maniĂšres d’aborder le monde. Mais la rĂ©cupĂ©ration se fait lente, instable et la reprise du travail n’est pas si sereine que prĂ©vu. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’une fois de plus, l’esprit demande au corps quelque chose qu’il n’est pas en capacitĂ© de rĂ©aliser.

Le burnout impacte la totalitĂ© la totalitĂ© de notre ĂȘtre

En tant qu’ĂȘtre vivant, notre esprit, notre corps et tout ce qu’il y a entre les deux reprĂ©sentent une seule et mĂȘme entitĂ©. Chaque niveau possĂšde son propre fonctionnement, sa propre Ă©nergie et sa propre gestion ; mais tous sont interdĂ©pendants. 

Lors d’un burnout, tous ces niveaux sont impactĂ©s, et pour envisager une rĂ©cupĂ©ration complĂšte, il faut partir Ă  la dĂ©couverte de ces diffĂ©rents aspects.

Imaginez : Vous ĂȘtes en voiture, et vous avez un accident : vous percutez un mur. Vous vous en sortez bien, ouf ! Mais vous perdez votre permis. Il vous faut donc rĂ©apprendre Ă  conduire, repenser votre maniĂšre d’aborder un virage, de gĂ©rer votre vitesse 
 soit. Une fois que vos cours de conduite sont terminĂ©s et que vous avez redĂ©fini une nouvelle destination, vous retournez Ă  votre voiture. Est-ce qu’il vous viendrait Ă  l’idĂ©e de monter dans votre bolide sans l’avoir envoyĂ©e chez le garagiste ? Non. Avant de repartir, vous la faites rĂ©parer, vous vĂ©rifiez son Ă©lectronique, ses connectiques, le niveau d’huile, et enfin, vous faites le plein. Et bien pour votre corps, c’est pareil.

Lorsque l’on rĂ©alise un burnout, l’équilibre global de l’organisme est perturbĂ© : l’équilibre des neurotransmetteurs est brisĂ©, certains acides aminĂ©s ou certaines vitamines sont en carence, une inflammation mĂ©tabolique est toujours prĂ©sente, la digestion est perturbĂ©e, les muscles du dos sont sensibles, le sommeil toujours fragile 


Avant de repartir sur le chemin d’une vie parfaite, il faut rĂ©viser tout cela.

5 niveaux de ressources essentiels Ă  accompagner lors d’un burnout

Afin de retrouver une Ă©nergie stable et durable, plusieurs niveaux de ressources doivent ĂȘtre considĂ©rĂ©s. Et chaque niveau possĂšde son Ă©nergie, ses Ă©quilibres et son fonctionnement.

Lorsque l’on souhaite avoir plus d’outil pour mieux gĂ©rer son Ă©nergie, il faut les identifier et les accompagner tous. Il faut donc apporter des solutions et des rĂ©parations Ă  tous les niveaux de l’ĂȘtre. Voici 5 niveaux de ressources que j’ai identifiĂ©s et qui sont d’importance dans le cadre du burnout.

La ressource physique

Ce niveau touche Ă  la structure. Il se situe dans la matiĂšre, au niveau des muscles, du squelette, des organes 
 Il est impactĂ© par l’intensitĂ© du mouvement. Une bonne activitĂ© physique permet de contrĂŽler le stress, de dissiper les tensions et la pression perçue. Elle permet de rĂ©guler la production de cortisol (hormone du stress), ainsi que la production d’endorphines (hormones du bonheur et de l’apaisement de la douleur). Mais si elle est trop intense, ou si elle est pratiquĂ©e dans une dynamique compĂ©titive, elle ne fait qu’entretenir le stress.

On peut donc se questionner sur notre pratique sportive : Est-ce que mon activitĂ© physique est adaptĂ©e ? Est-ce qu’elle me dĂ©foule ? Me dĂ©charge ? Est-ce que cette activitĂ© est toujours adaptĂ©e ? Si non, d’autres activitĂ©s sont plus douces : marche, natation, escalade, yoga, pilate, arts martiaux traditionnels
 Ces activitĂ©s permettent une rĂ©cupĂ©ration physique.

Le sommeil est Ă©galement un aspect important pour la gestion de cette Ă©nergie physique. S’il n’est pas respectĂ©, rĂ©cupĂ©ration physique et Ă©motionnelle qui ne se fait pas.

La ressource métabolique

Ce niveau concerne les balances hormonales, la nutrition et tout ce qui touche au fonctionnement chimique du corps. Si cet Ă©quilibre est fragilisĂ© Ă  cause d’un stress mal gĂ©rĂ©, tout le mĂ©tabolisme est impacté : les hormones du sommeil (mĂ©latonine), les hormones de la faim (leptine et grehline), des perturbations digestives, la perturbation de l’activitĂ© thyroĂŻdienne et donc des hormones sexuelles 


Le burn consomme aussi une grande quantitĂ© de vitamines et minĂ©raux. Pour Ă©vacuer les hormones du stress, pour soutenir un fonctionnement physique intense, pour rĂ©parer les tissus lĂ©sĂ©s
 Ces ressources mĂ©taboliques sont donc de moins en moins disponibles pour le quotidien et ce que l’on souhaite faire dans la journĂ©e.

La ressource temporelle

Le temps en soi n’est pas un niveau d’existence, mais c’est une dimension d’ĂȘtre. La vie est un mouvement qui ne s’arrĂȘte jamais. MĂȘme au repos, le cƓur continue de battre, les poumons de respirer, le sang de circuler


Changer son rapport au temps permet d’éviter de perdre son Ă©nergie dans des choses que l’on ne maitrise pas, qui nous Ă©chappent, et qui nous submergent. C’est une question que l’on peut se poser : quel est mon rapport au temps ? Ă  quelle vitesse j’avance ? quelle est ma pulsion de mouvement ? Comment je vis ce temps ?

Le temps dont on dispose détermine notre pulsion du mouvement.

La maniĂšre dont on l’utilise dĂ©fini la vitesse Ă  laquelle on vit.

La ressource sensorielle

Notre gestion des sens (l’ouĂŻe, l’odorat, le toucher, les goĂ»ts, les odeurs
) peut ĂȘtre Ă  l’origine d’un profond apaisement ou d’une grande fatigue.

En rĂ©alitĂ©, nous percevons tous les sons qui nous entourent : une voiture qui passe, un oiseau qui chante, un voisin qui parle, chaise qui racle… Les sons de notre propre corps sont Ă©galement perçus : notre cƓur, notre propre respiration
 Mais tous ces sons ne sont pas traitĂ©s. Le cerveau dĂ©cide qu’est-ce qui est important et qu’est-ce qui ne l’est pas. Il applique des filtres sensoriels pour ne retenir que l’essentiel.

Lorsque l‘on est en situation de stress, une hypersensibilitĂ© temporelle se dĂ©clenche. Les filtres sensoriels s’abaissent pour permettre au cerveau d’avoir plus d’informations par rapport au « danger Â». Il peut ainsi dĂ©finir la stratĂ©gie de rĂ©ponse la plus adaptĂ©e. Si le stress devient chronique, cette sensibilitĂ© peut s’installer et devenir ingĂ©rable. Le cerveau n’arrive plus Ă  trier les informations : un Ă©puisement profond surgit, souvent accompagnĂ© de maux de tĂȘte, et de difficultĂ©s Ă  gĂ©rer l’émotionnel.

Pour se prĂ©server de cette fuite d’énergie, on peut se poser la question suivante : OĂč est-ce que j’en suis face Ă  la saturation de mes sens ? Qu’est-ce qui me fatigue ? Une voiture qui passe ? Des mouvements trop rapides ? Un niveau sonore trop fort (collĂšgue qui souffle sur son bureau) ?

Nous pouvons alors laisser la possibilitĂ© Ă  ses sens de se reposer dans des environnements doux, neutres permettant la mise au repos du systĂšme de traitement d’information.

La ressource Ă©motionnelle

La prĂ©servation de l’énergie Ă©motionnelle est au cƓur de l’accompagnement du burnout classique. Les disciplines comme la psychologie, la psychiatrie, la sophrologie, l’hypnose et le dĂ©veloppement personnel possĂšdent d’excellents outils d’accompagnement.

Elles permettent de travailler son positionnement par rapport aux autres, et par rapport Ă  soi-mĂȘme.

Elles permettent Ă©galement d’aborder des problĂ©matiques trĂšs frĂ©quentes dans le cadre du burnout : Comment faire pour apprendre Ă  dire « non » ? Comment poser des limites ? Comment mieux gĂ©rer ses peurs ? Comment mieux gĂ©rer la culpabilitĂ© que j’éprouve de ne pas (ou plus) ĂȘtre capable ? De finir dans cet Ă©tat ?

Enfin, il ne faut pas oublier que les chocs Ă©motionnels sont soit Ă  l’origine du dĂ©sĂ©quilibre initial (amorce du mouvement du burnout), soit les dĂ©clencheurs de la dĂ©compensation (goutte d’eau qui fait dĂ©border le vase). Ces chocs peuvent ĂȘtre de toute sortes : agressions, dĂ©cĂšs, perte d’un travail, divorce, sĂ©paration 


Il est important de ne pas nĂ©gliger ses Ă©motions nĂ©gatives, mĂȘme si elles paraissent puĂ©riles. Elles sont toujours l’expression d’une blessure qui n’est pas encore apaisĂ©e.

D’une meilleure gestion Ă©motionnelle dĂ©coule Ă©galement une meilleure dĂ©finition des projets de vie.

N’ayez pas peur d’aller dĂ©couvrir qui vous ĂȘtes, ce qui vous touche et ce qui fait sens pour vous.

Ambre V. 

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