L’hypervigilance s’active lorsque l’on cherche Ă  tout prix Ă  anticiper un danger. Quels sont ses impacts sur notre santĂ© et sur notre quotidien ? Comment l’apaiser et mieux la piloter ?

Toutes mes réponses dans cet épisode.

Accueil » 🎙#3 – Comment apaiser l’hypervigilance

 

Source ton burnout - Ambre Verdon Podcast - apaiser l'hypervigilance
#3

Texte de l’Ă©pisode

L’hypervigilance est un phénomène qui apparait beaucoup après un trauma ou lors d’un stress chronique. Nous n’en avons pas toujours conscience. Elle nous épuise et fait partie des aspects qui peuvent mener au burnout.

L’hypervigilance c’est un état de vigilance accrue, accompagné d’un comportement permettant de prévenir les dangers.

Un pilote automatique en cas de danger…

Lorsque l’on est dans une situation qui est perçue comme dangereuse, notre corps va essayer d’obtenir un maximum d’informations sensorielles pour se prémunir. Tant que ce potentiel danger n’est pas écarté, l’hypervigilance va rester et amplifier l’hypersensibilité.

De ce fait, la personne en hypervigilance anticipe en permanence un danger.

Elle guette les moindres détails susceptibles d’en indiquer l’arrivée.

Il n’est pas nĂ©cessaire d’avoir Ă©tĂ© violĂ©, agressĂ©, ou d’avoir vĂ©cu un accident pour activer une hypervigilance. Le simple fait de s’être senti tout seul face Ă  un problème, de s’être senti rejetĂ©, trahi ou humiliĂ© peut suffire.

MĂŞme si cela n’est pas considĂ©rĂ© comme « grave Â» par la sociĂ©tĂ©, c’est grave pour soi.

Notre ĂŞtre se sent en danger.

Le mode “hypervigilance” s’active.

L’hypervigilance est un programme de survie mal Ă©talonnĂ©

L’hypervigilance peut aussi ĂŞtre le fruit d’une Ă©ducation familiale. En tant qu’enfant, nous allons adopter par mimĂ©tisme le comportement de nos parents.

Si nos parents ont vĂ©cu un trauma et ont dĂ©veloppĂ© une hypervigilance, ils ont adaptĂ© leur comportement et leur manière de vivre autour de ce trauma ; l’enfant va reproduire ce mimĂ©tisme.

Imaginez : Il y a eu un accident de voiture.

Les parents mettent en place une hypervigilance par rapport Ă  la circulation de la route : toujours regarder Ă  gauche, Ă  droite avant de traverser, se tenir loin des routes, privilĂ©gier les transports en commun, regarder partout et ĂŞtre vigilant aux voitures …

Peut-ĂŞtre mĂŞme que l’un parent refuse de conduire et privilĂ©gie un comportement piĂ©ton.

Du coup les enfants vont refuser de conduire aussi, sans forcément comprendre pourquoi.

Ils développeront une crainte vis-à-vis des voitures, des routes. Ils auront une attention accrue face à un environnement qu’on leur a décrit comme dangereux.

Une hypervigilance peut donc être le fruit de votre histoire, ou l’héritage d’un trauma familial.

Comment détecter un état d’hypervigilance ?

Dans tous les cas, l’hypervigilance fait que l’on accorde du temps, de l’attention, des ressources cérébrales, émotionnelles et physiologiques à l’anticipation d’une problématique.

On imagine toujours le pire afin de s’y préparer.

En conséquence, notre cerveau sur-analyse et réagit de manière excessive aux informations sensorielles qu’il reçoit. Il créé des biais attentionnels, c’est-à-dire qu’il sélectionne les informations de manière à récolter tout ce qui peut être considéré comme un stimulus menaçant.

Physiquement, cela correspond à une excitation des systèmes d’alerte de l’organisme.

  • Le système nerveux sympathique – qui est le système nerveux qui prĂ©pare Ă  l’action – met le corps en tension.
  • Le rythme cardiaque augmente crĂ©ant des palpitations et de la tension artĂ©rielle.
  • Les muscles ne se dĂ©tendent jamais complètement.
  • Les sens deviennent hypersensibles.
  • L’ouĂŻe gĂ©nère de la fatigue dans les lieux bondĂ©s, des sensations d’échos lorsqu’un objet tombe, sensations de vertiges…
  • La vue provoque une sensibilitĂ© Ă  la lumière, le tournis face Ă  des mouvements, besoin de porter des lunettes de soleil en permanence…
  • Le toucher dĂ©clenche la sensation d’être Ă  fleur de peau, la sensation d’être observĂ©, la sensation d’un danger constant, mĂŞme quand il n’y a aucune raison…

Tout cela c’est de l’hypervigilance.

Quel impact a l’hypervigilance sur la vie quotidienne ?

L’hypervigilance entraîne un cercle vicieux d’épuisement.

Pour apaiser une angoisse, nous sommes tout le temps en train de chercher la source du moindre mal, d’anticiper le pire. Dès que le moindre signe d’alerte est perçu, la peur explose.

Mais si ces signes d’alerte n’existent pas, au lieu de nous rassurer, cela parait encore plus angoissant. Le corps cherche encore plus fort, pour se prouver que le danger existe encore.

Lorsque le corps commence fatigue, mais qu’il dĂ©veloppe une incapacitĂ© au repos, cela gĂ©nère des troubles de l’attention. Le sommeil est perturbĂ©. Des troubles de la mĂ©moire peuvent apparaĂ®tre : tout ce qui n’est pas le problème n’existe pas. On en vient Ă  oublier une rĂ©union, un email, Ă  oublier ses enfants Ă  l’école… parce que notre esprit Ă©tait captivĂ© par notre stress.

On se crĂ©Ă© donc des problèmes et un Ă©puisement, parce que d’un point de vue Ă©motionnel, mĂ©tabolique, on est restĂ© « prisonnier Â» de cette hypervigilance.

Même une fois la problématique passée, notre système émotionnel et métabolique peut rester bloqué dans ce fonctionnement du stress. Il n’y a pas eu de mise à jour de la base de données de notre cerveau, et le cerveau fonctionne sur un ancien système, sur un ancien schéma. Il n’a pas été correctement paramétré pour se rendre compte que ce message d’urgence n’est plus d’actualité.

On dépense donc beaucoup de ressources à essayer d’identifier une problématique qui n’existe pas, ou qui n’existe plus. Et on cherche des solutions à des problèmes imaginaires.

Quelle Ă©nergie perdue !

4 conseils pour dĂ©samorcer l’hypervigilance et s’apaiser

Premier conseil : Prendre des bains pour s’apaiser

La Technique des 4 bains permet d’apaiser l’ensemble de nos sens en offrant des environnements calmes. On y retrouve :

–         Le bain d’eau : il suffit de s’immerger dans l’eau. Cela permet d’apaiser le toucher, ainsi que l’hypersensibilitĂ© auditive.

–         Le bain de forĂŞts (on parle aussi de sylvothĂ©rapie, ou de « shinrin yoku Â») : il consiste Ă  se promener dans un milieu naturel, lentement et sans chaussures. Cela apaise l’ouĂŻe, la vue et le toucher.

–         Le bain sonore : DiffĂ©rent niveaux de bains sont envisageables, depuis la musique douce jusqu’au silence total en passant pas tous l’univers des sons naturels. S’entourer de ces sons permet de s’apaiser.

–         Le bain affectif : l’être humain est un ĂŞtre de contact. Pouvoir ĂŞtre simplement touchĂ© par des personnes bienveillantes et apaisĂ©es permet d’aller chercher la sĂ©curitĂ© et l’apaisement. Ce bain ancre la sensation de faire partie d’un groupe. Et instinctivement, ce groupe rassure car il offre une protection.

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Reconnaitre ses besoins et s’accorder des temps de repos

La reconnaissance des moments où l’on est tendu ou détendu est également utile. Lorsque l’on est tendu « pour rien », c’est que le corps considère qu’il est en situation de danger. Parfois, on peut même sursauter « pour rien ». On est sûr que l’hypervigilance est activée. Enfin, lorsque les yeux piquent, ou si un bâillement se manifeste, le corps indique qu’il a besoin de repos…

Si on continue à travailler en étant fatigué, on fait beaucoup d’erreurs. On prend de mauvaises décisions.

Dans ce cas il vaut mieux de se focaliser sur des tâches plus petites ou plus facilement réalisables.

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Soutenir son mĂ©tabolisme pour faire face Ă  l’intensitĂ©

Le corps peut également être soutenu par le biais de l’alimentation. En mangeant correctement, en utilisant des compléments alimentaires comme le magnésium ou des plantes comme la passiflore, la valériane, ou la mélisse, on offre à son corps toutes les ressources nécessaires à l’effort. On lui apporte aide et soutient.

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Se faire accompagner par un professionnel

Enfin, si vous constatez que la fatigue et le stress ont trop importants malgrĂ© tout cela, l’accompagnement par un professionnel est une bonne solution. Que ce soit un psychologue ou un psychiatre, un sophrologue, un naturopathe, un acupuncteur … Il n’y a aucune honte Ă  se faire accompagner. Vous pouvez rester discret sur votre dĂ©marche, mais ne restez pas seul avec votre problĂ©matique. Rester seul ne permet pas de trouver de solutions. Des points de vue objectifs et neutres permet de repositionner les choses dans leurs justes proportions.

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